En raison de la sensibilité propre à l'enfant, il faut prendre le maximum de précautions pour que la première visite se passe bien ; certains mauvais souvenirs peuvent rester gravés pour toute la vie, perturbant les soins ultérieurs.
Encore plus qu'avec un adulte, le praticien doit soigner sa communication et sa relation personnalisée et authentique à l'enfant qu'il a en face de lui, surtout lors d'une toute première intervention ou toute première visite. Il faut pour cela moins s'attacher aux mots au sens bien incertain pour un enfant qu'à l'attitude avenante et à l'expression générale dégagée. Ce n'est que par l'établissement d'une relation de confiance que seront réunies les conditions d'un soin satisfaisant.
Le dialogue doit être engagé avec le parent accompagnateur ; cette relation servant de médiation pour initier ou enrichir le dialogue avec l'enfant. Il est utile de s'inquiéter du passé éventuel de l'enfant en matière de soins dentaires ou plus généralement médicaux pour se donner le maximum de chances d'éviter la répétition d'expériences traumatisantes. Dans ce dialogue, on pourra être attentif avec un peu d'expérience aux formes de communication non-verbales, qui peuvent compléter ou infirmer les propos tenus. Sur ce registre, on évaluera le niveau de stress tant de l'accompagnateur que de l'enfant et même l'effet de contagion de l'un à l'autre.
Ce bilan fait de manière discrète et sans ostentation permet de prendre quelques décisions : - admission de l'accompagnateur dans le cabinet ou son maintien en salle d'attente pour éviter une infantilisation artificielle de l'enfant ; - importance des éclaircissements et assurances particulières à donner à l'enfant pour l'établissement de la confiance et le contrôle de son stress ; - recours à des artifices (distractions, fictions, etc.) pour faciliter une intervention rapide.
Selon l'âge et l'histoire de l'enfant, ce scénario est simplifié ou parfois compliqué en vue de la participation confiante du sujet aux soins qu'on lui prodigue. Dans les cas les plus difficiles et si on veut éviter le recours à des tranquillisants qui ne résolvent que ponctuellement le problème, on fractionnera l'intervention en autant de séances que nécessaire ; chaque séance évitant de solliciter l'enfant bien au-delà du contrôle qu'il a de lui-même.
Les caries peuvent évoluer très rapidement.
Les pulpites sont moins nombreuses et moins longues. Elles peuvent survenir sans douleur, beaucoup plus souvent que chez l'adulte.
En revanche les abcès d'origine dentaire surviennent plus facilement chez l'enfant que chez l'adulte.
Syndrome du biberon : on appelle syndrome du biberon des caries multiples survenant chez le jeune enfant (dès 2 ans), en particulier sur les faces vestibulaires des dents antérieures. Ces caries sont favorisées par : un allaitement prolongé ; la présence permanente ou au coucher d'un biberon contenant un liquide sucré ; une hygiène bucco-dentaire limitée.
Les soins de carie sont identiques à ceux de la dent permanente.
En revanche les traitements endodontiques diffèrent.